Salut les athlètes des équipes du Québec! Des discussions avec quelques-uns d’entre vous m’ont donné envie d’écrire un message à ceux qui ont soumis leur candidature pour l’équipe nationale et qui ont reçu une nouvelle désappointante cette semaine. Aujourd’hui, ce n’est pas la présidente écrit, c’est l’ex-athlète.

Salut à toi qui n’a pas été choisi·e,

Toi qui s’entraîne fort depuis le début de la pandémie. Qui est là tous les jours au gym quand c’est ouvert. Qui court et s’entraîne dehors ou à la maison quand c’est fermé. Toi qui n’a pas lâché – jamais – pendant ces deux années difficiles où le sport de haut niveau ne faisait plus trop de sens pour bien du monde. Toi qui mérites sa chance.

Tu trouves ça absurdes que les champions et championnes du pays aient été choisis sans monter dans le ring. Ça l’est. Et peut-être même qu’un adversaire que tu as déjà battu se retrouve devant toi au classement national. Super logique tout ça!

Tu ressens sans doute de la colère, de la frustration, beaucoup de déception… Tu te demandes même peut-être pourquoi tu continuerais de poursuivre ta passion, alors que tu sens que tous tes efforts et tes sacrifices ne sont pas récompensés.

Aujourd’hui, je ne vais pas te dire de rester fort, de rester positif, ou que « ce qui ne te tue pas te rend plus fort·e » – c’est vrai, on n’a juste pas le goût de l’entendre cette semaine.

Je vais plutôt te dire : donne-toi le droit d’être triste, en colère, frustré, démotivé. Vis tes émotions, mais sans laisser la petite voix dans ta tête te dire qu’on ne t’a pas sélectionné·e parce que tu n’es « pas si bon ou bonne que ça, dans le fond » ou que tu ne le mérite pas.

Laisse tout ça sortir (dans le sac à coup de crochets de gauche, en mangeant de la crème glacée dans ton sofa, ou les deux – no judgement). Après, tu y verras plus clair.

Plusieurs pensent qu’être fort, être résilient, c’est ne jamais se montrer vulnérable, mais je pense plutôt le contraire. Ça prend du courage dans notre monde though de la boxe pour montrer qu’on n’est pas toujours de glace. Mais je te garantis que si tu te permets un petit moment de vulnérabilité, tu reviendras plus solide par la suite.

Les boys, ça s’adresse aussi à vous.

Comment retrouver la motivation?

Je vais te sortir un beau cliché : le chemin vers le succès n’est pas une ligne droite. Des détours et des obstacles, il y en a pas mal. Pour moi, la meilleure source de motivation, ça a toujours été de retrouver le plaisir de boxer. Boxer comme quand ça ne comptait pas.

Quand les déceptions ou les injustices faisaient en sorte que la boxe me rendait malheureuse, je prenais un pas de recul, puis je retournais au gym avec comme seul but d’avoir du fun; je me donnais le droit de faire juste ce que j’aimais dans l’entraînement. C’était le sparring technique que j’aimais le plus; quand je sparrais, je retombais en amour avec la game de la boxe. Jouer avec la tête de mon adversaire, feinter, le faire manquer et revenir avec un beau point clair, ouf! Tellement satisfaisant. Et au fil des entraînements, la motivation revenait, puis j’étais prête à pousser plus pour dépasser mes limites.

Rappelle-toi ce qui t’a fait tomber en amour avec la boxe et retournes-y chaque fois que c’est nécessaire. C’est une source de motivation inépuisable à laquelle tu auras accès pendant toute ta carrière.

Ari

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