En attendant de voir un médecin
Les 48 heures après l’impact sont cruciales. Le mot-clé? Repos, physique et mental.
Si vous faites les bonnes choses pendant cette période, vous récupérerez considérablement plus vite.
Pendant les 48 heures suivant un impact à la tête :
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- arrêtez l’activité physique
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- limitez les stimulations auditives et visuelles
portez des bouchons et des lunettes fumées si nécessaire, préférez les endroits calmes aux endroits bruyants
- limitez les stimulations auditives et visuelles
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- limitez votre exposition aux écrans (télévision, ordinateur, téléphone)
si vous avez à contacter quelqu’un, appelez-le au lieu de lui écrire
- limitez votre exposition aux écrans (télévision, ordinateur, téléphone)
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- évitez de vous concentrer longtemps
évitez de lire ou de faire vos devoirs
- évitez de vous concentrer longtemps
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- relaxez
fermez les yeux, faites des exercices de relaxation en respirant profondément
- relaxez
- hydratez-vous
- assurez-vous que quelqu’un vous tienne compagnie
C’est possible de faire une longue carrière en boxe, de compétitionner à un haut niveau et de garder toute sa tête. Mais, pour ça, il faut absolument savoir reconnaître les symptômes qui peuvent mener à une commotion et se reposer immédiatement lorsqu’on les ressent – pas dans 3 jours, ni après la prochaine compétition. Bref, vous devez donner du repos à votre cerveau comme vous en donnez à vos muscles après un entraînement exigeant.
Connaissez-vous tous les symptômes?
Les symptômes varient évidemment d’une personne à une autre, et varient aussi d’une commotion à une autre pour une même personne. À moins d’être (vraiment!) malchanceux, vous ne les aurez pas tous.
Les maux de tête, les vomissements et les troubles de vision sont faciles à identifier, mais d’autres symptômes sont plus subtils : sentiment d’être au ralenti ou dans le brouillard, nervosité, sautes d’humeur, pression dans la tête, baisse d’énergie… Si vous n’y portez pas attention, ils peuvent facilement passer incognito, car vous les attribuez à autre chose (#findesession #travailgymdodotravailgymdodo #enmodechampionnatcanadien).
Oui, c’est ça.
Dans le doute, reposez-vous 48 heures, puis recommencez l’activité physique progressivement. Si les symptômes réapparaissent à l’entraînement, c’est que vous avez encore besoin de repos. Et, si plusieurs périodes de repos sont nécessaires, recommencez chaque fois avec un exercice de faible intensité.
Exemples :
- Je fais du shadow et ça me ramène des étourdissements : j’arrête, je reprends du repos.
- Je fais du jogging léger (plutôt que des sprints) et je me sens bien : la prochaine fois, je peux augmenter l’intensité.
Ne vous laissez pas convaincre par votre « petite voix » ou quelqu’un qui vous dirait « c’est normal d’avoir mal à la tête ». C’est fréquent en boxe, oui, mais ce n’est pas normal.
À long terme, ce sera toujours plus avantageux de « gaspiller » 48 heures sans entraînement que de compromettre votre santé à vie. Si vous ne prenez pas le repos nécessaire quand votre cerveau l’exige, votre corps vous obligera peut-être à vous arrêter plus longtemps que 48 heures…
Peut-on dormir après un coup à la tête?
Pas dans les 2 premières heures suivant l’impact. Il faut aussi surveiller l’athlète étroitement pendant ces 2 heures. « Si une personne développe une très forte somnolence dans les heures qui suivent un traumatisme à la tête et n’est pas « réveillable », il faut appeler le 911 et l’emmener tout de suite à l’urgence », explique le Dr Hugo Hébert, qui travaille auprès d’athlètes d’équipes nationales, dont ceux de Boxe-Canada. « La survenue d’un saignement intracrânien après un combat de boxe est rare, mais ça arrive, même chez les boxeurs amateurs. Il y a encore eu 2 morts l’an passé au Royaume-Uni », ajoute-t-il.
De plus, l’athlète ne doit pas rester seul et doit se rendre immédiatement à l’hôpital dans les cas suivants :
- Mal de tête qui s’aggrave
- Forte somnolence ou impossibilité d’être réveillé (par quelqu’un)
- Incapacité de reconnaître des personnes ou des lieux
- Vomissements répétés
- Comportement inhabituel, confusion manifeste et grande irritabilité
- Crise ou convulsions (bras et jambes s’agitant de façon incontrôlée)
- Faiblesse ou engourdissement des bras ou des jambes
- Instabilité en position debout, élocution pâteuse
Contrairement à ce qu’on pensait avant, l’athlète peut dormir après 2 heures s’il ne présente aucun de ces symptômes inhabituels, et c’est même bon de le faire, car le sommeil contribue à la récupération.
Si on doute de son état, on peut le laisser dormir (après 2 heures toujours), mais le réveiller une fois qu’il a dormi 1 heure pour lui poser quelques questions et vérifier son état de conscience et ses réactions.
Il faut également éviter l’Advil et l’ibuprofène ainsi que les médicaments non prescrits qui causeraient de la somnolence. Quant au Tylenol, il est permis pour le mal de tête.
Le mal de tête ne devrait pas durer plus de 3 jours. Dans ce cas, il faut consulter tout de suite un médecin.
Faire un baseline, c’est la base!
Grosso modo, le baseline (« ligne de base ») est une série d’évaluation et d’examens qui indiquent comment votre corps et votre cerveau répondent, et comment vous vous sentez « à l’état normal ». Tout athlète devrait consulter son physiothérapeute ou son médecin pour en passer en début d’année.
À quoi ça sert?
« Si un athlète qui pense avoir fait une commotion vient me voir sans baseline, me dit ne plus avoir de symptômes et me demande « Est-ce que je suis guéri? », je ne peux jamais être sûr que sa commotion est terminée, puisque je n’ai pas de comparatif », explique Dr Hébert.
Par contre, avec un baseline, votre médecin sera mieux outillé pour diagnostiquer la commotion, car il aura des informations avant-après sur votre état. Et, surtout – la partie qui nous intéresse! –, il pourra vous indiquer la marche à suivre afin que vous récupériez efficacement et retourniez à la compétition lorsque vous serez parfaitement rétabli.
Plusieurs thérapeutes sportifs, physiothérapeutes et bien sûr les médecins sont qualifiés pour remplir ces tests. Le SCAT3 est le plus populaire à l’échelle mondiale, entre autres parce qu’il est gratuit.
Déshydratation + coups + alcool = dommage au cerveau
Se déshydrater rend le cerveau plus fragile. Se déshydrater pour faire le poids, prendre des coups, puis boire de l’alcool (c’est-à-dire se déshydrater encore plus!) est loin d’être un scénario souhaitable pour votre coco! Pourtant, c’est ce que font plusieurs athlètes, pour célébrer la victoire ou pour noyer la défaite. Autant que possible, restez hydraté avant, pendant et après l’effort, que ce soit à l’entraînement ou en combat. Célébrez plutôt avec des frites, du gâteau et un bon Gatorade! 😉
Ressources en matière de commotions
À Montréal, pour les athlètes identifiés Excellence, Élite, Relève et Espoir :Clinique médico-sportive de l’INS (au stade).
À Montréal, pour tous : Clinique médicale de l’Université de Montréal (CEPSUM). Prenez rendez-vous une fois que vous avez en main un billet de votre médecin de famille ou de votre physiothérapeute vous recommandant de voir un médecin sportif pour des symptômes de commotions. La consultation est gratuite avec votre carte d’assurance maladie.
Dans la région de Québec, pour les athlètes identifiés Excellence, Élite, Relève et Espoir : communiquez avec Pascale Délisle, d’Excellence sportive Québec-Lévis : pdelisle@esql.ca ou +14186562316.
Dans la région de Québec pour tous : Cortex est une clinique privée qui se spécialise dans la prévention, la prise en charge et le traitement des commotions cérébrales.
À Sherbrooke, pour les athlètes identifiés Excellence, Élite, Relève et Espoir :communiquez avec Émilie Roy, d’Excellence sportive Sherbrooke : emilie.roy@excellencesportive.com ou +18198212002 poste 323.
Info-Santé 811 (24 h sur 24, 7 jours sur 7)
Composer le 811 permet de joindre rapidement une infirmière en cas de problème de santé non urgent. Toutefois, en cas de problème grave ou de besoin urgent, il est important de composer le 911 ou de se rendre à l’urgence.
Avantages et désavantages des différentes ressources
Urgentologue (à l’hopital) ou dans une clinique sans rendez-vous : accès « immédiat » mais généralement pas de suivi.
Médecin de famille : Les délais d’accès sont variables, et les connaissances sur la commotion sont aussi variables d’un médecin à l’autre… Certains seront confortables avec la gestion des commotions, d’autres non. Heureusement il y a eu beaucoup de sensibilisation sur cette thématique dans les dernières années auprès de la communauté médicale… si bien que le niveau moyen de connaissances sur la commotion a clairement augmenté.
Médecin sportif : L’accès est variable… prévoyez 1 à 6 semaines en moyenne avant d’avoir un rendez-vous.
Neuropsychologue : à moins d’être un athlète d’équipe nationale, il en coûtera entre 650 $ et 800 $ pour une évaluation. L’accès est rapide toutefois… c’est au privé!
Kinésiologue avec surspécialisation en commotion : à moins d’être un athlète d’équipe nationale, il en coûtera entre 100 $ et 200 $ pour une évaluation. Accès rapide toutefois…c’est au privé!
À lire : Pourquoi le repos complet après une commotion cérébrale?
À entendre : Guillaume Latendresse explique à Paul Arcand comment les commotions ont changé sa vie
À voir : le documentaire After the Last Round (anglais)