C’est bien beau de rêver d’être champion du monde, mais la route est longue, et il est facile de s’égarer! Ce n’est pas parce qu’on sort du gym fatigué et en sueur qu’on a fait les bonnes choses. Il faut s’entraîner intelligemment pour s’améliorer! Ce qui, au début, est un rêve doit devenir un projet, avec des objectifs concrets dont vous vous rapprochez un peu chaque jour de l’année par votre travail.
Des objectifs pour rester motivé
Il y aura des périodes dans l’année où vous serez très actif sur le ring, et d’autres où les opportunités de compétitionner se feront plus rares. Généralement, on trouve facile de rester motivé quand un combat approche, mais ça l’est un peu moins quand on a plusieurs mois devant soi sans compétition. Un bon moyen de conserver la motivation est alors de se fixer des objectifs à court terme (CT) et à moyen terme (MT). C’est aussi un bon moyen de vous assurer que vous continuez à vous améliorer pendant les périodes plus tranquilles.
Qui doit déterminer vos objectifs?
Il y a des objectifs qu’on se fixe seul, d’autres qu’on fixe avec son équipe. Vos objectifs personnels peuvent toucher différentes sphères reliées à votre sport : perte de poids, aspects techniques, gestion du stress, conditionnement physique, etc.
Il est important de choisir vous-même vos objectifs pour qu’ils vous motivent, mais il faut également en discuter avec vos entraîneurs et vos intervenants. Quand tout le monde rame dans la même direction, le bateau avance plus vite! Les membres de votre équipe doivent connaître précisément ce que vous voulez accomplir pour pouvoir vous aider au meilleur de leurs connaissances – et selon ce qu’ils considèrent prioritaire dans votre progression.
Progresser même quand on est blessé
Il y a toujours une facette de votre boxe sur laquelle vous pouvez travailler. Vous êtes blessé et ne pouvez pas lancer de jab? Fixez-vous comme objectif d’améliorer votre direct. Vous avez le nez cassé? Trouvez des exercices pour améliorer vos déplacements. Vous ne pouvez pas vous entraîner du tout? Fixez-vous comme objectif d’analyser une vidéo d’un adversaire potentiel chaque jour. Peu importe les circonstances, faites en sorte de vous rapprocher chaque jour de votre objectif à long terme par des efforts concrets.
C’est quoi, un bon objectif?
• Un bon objectif est rédigé positivement.
Évitez les ne… pas. Des objectifs formulés positivement sont plus clairs, et donc mieux assimilés et renforcés (lire L’histoire de l’éléphant rose).
• Un bon objectif inclut un verbe d’action.
Attention de ne pas confondre les activités – c’est-à-dire ce que vous faites pour atteindre un objectif – et les objectifs eux-mêmes.
Exemples d’objectifs à moyen terme :
Un objectif peut concerner votre technique, votre nutrition, votre vie personnelle, vos habitudes de vie ou votre récupération… bref, à TOUT ce qui peut influencer votre performance!
Un pas à la fois
Votre objectif est de gagner les championnats canadiens? Parfait! Mais ça ne vous dit pas quoi faire quand vous mettrez les pieds au club demain. Partez de votre objectif à long terme, puis « découpez-le » en objectifs à moyen terme (entre 2 semaines et quelques mois), puis découpez encore ceux-ci en objectifs à court terme.
Pour formuler tous ces objectifs, posez-vous ces questions : Que dois-je faire pour gagner les nationaux? Qui dois-je battre? Que dois-je faire spécifiquement dans le ring pour que les juges m’accordent les rounds face à tel ou tel adversaire? Voilà qui vous aidera à déterminer plus précisément quoi faire à l’entraînement de semaine en semaine.
« Je veux » versus « Je fais »
Tout le monde veut gagner. Tout le monde veut être le meilleur. Alors, qu’est-ce qui fait la différence entre un boxeur et un autre? Ce n’est pas celui qui décide qu’il veut gagner qui gagnera, c’est celui qui fait le travail pour y parvenir. Chaque jour, votre travail au gym doit concorder avec vos buts.
Des objectifs à la fois ambitieux mais réalistes
L’objectif doit représenter un défi suffisamment grand pour vous motiver mais, s’il est irréaliste, il finira pas vous sembler inatteignable et aura l’effet inverse!
Si votre voulez gagner les provinciaux, par exemple, vous devez d’abord évaluer si vous êtes près ou loin de l’objectif, c’est-à-dire savoir où vous vous situez par rapport à vos adversaires. S’entraîner constamment en fonction de ses adversaires serait une erreur, cependant il faut savoir où l’on se situe par rapport à eux pour s’assurer qu’on vise un objectif réaliste.
Vos entraîneurs sont ceux qui vous connaissent le mieux. Encore une fois, n’hésitez pas à leur demander ce qui, pour vous, est à la fois réaliste et ambitieux.
Gagner versus progresser
Un objectif réaliste sert à vous évaluer dans un contexte précis. Il ne doit pas nécessairement être de gagner; ce peut-être d’arriver à exécuter telle ou telle chose dans le ring, de maintenir un rythme élevé et une grande activité pendant 3 rounds, de lancer systématiquement 35 jabs par round à l’entraînement…
Sachez que viser une deuxième place ne ferme pas la porte à une médaille d’or. Si cet objectif est suffisamment ambitieux et réaliste pour vous, il ne fera que mieux vous disposer à une bonne performance, en évitant entre autres de vous faire ressentir une pression inutile.
Des objectifs mesurables et temporellement définis
Une fois que vous savez ce sur quoi vous voulez travailler, assurez-vous que vos objectifs sont facilement mesurables. Vous voulez lancer plus de coups par round ou plus de combinaisons? Combien? Déterminez aussi à quel moment vous vous évaluerez, et comment.
Exercice
Sur la feuille ci-dessous, je vous propose de déterminer 2 objectifs à moyen terme, que vous diviserez en 2 ou 3 objectifs à court terme. Gardez en tête que chacun doit répond aux 5 critères SMART (voir l’encadré). Je vous encourage à la remplir par vous-même, puis à la regarder avec vos entraîneurs pour la modifier selon leurs recommandations.
N’hésitez pas à m’écrire au arianefortinbrochu@hotmail.com si vous avez besoin d’un coup de main!