Comme beaucoup de femmes, j’ai longtemps été à la recherche du partenaire idéal. Mon homme idéal à moi n’avait pas les yeux verts, n’était pas romantique et ne sentait pas nécessairement bon… ces choses-là m’importaient peu. Je cherchais plutôt un gars intelligent, agile, expérimenté, contrôlant bien son corps et, surtout, qui ne perdrait pas la tête quand je le frapperais.

Vous l’aurez deviné, j’étais à la recherche du partenaire de sparring idéal. 😉

Le Québec déborde de bons boxeurs mais, pour nous les filles, « bon boxeur » ne veut pas nécessairement dire « bon partenaire d’entraînement ». Alors, comment savoir s’il est l’élu?

Le partenaire d’entraînement idéal…

… vous fait payer pour vos erreurs, mais contrôle sa force. Par exemple, lorsque vous oubliez de faire un mouvement défensif après une combinaison, il réplique immédiatement avec une contre-attaque, mais modère sa puissance. Il travaille en vitesse plutôt qu’en force.

… réagit comme le ferait une rivale. Loin de se laisser frapper sans réagir (#sij’veuxfairedusacj’vaisallersul’sacdude), il lance, il contre-attaque, il bouge. Bref, il boxe.

… s’ajuste. Ne vous gênez pas pour lui demander de frapper moins fort. Quand vous serez dans le ring contre une adversaire de votre catégorie, ce sera le moment d’être téméraire. Mais contre lui, vous n’avez rien à prouver alors, si les coups font mal, dites-le. Et si malgré les demandes, vous vous sentez toujours en danger, fuyez! Il n’est pas l’élu!

… n’a rien à prouver. Il comprend qu’il est un homme et vous, une femme (non, ce n’est pas toujours bien assimilé). Il est également conscient qu’il vous « fait attention » et donc qu’il se peut que vous arriviez à le toucher. Quand ça arrivera, il n’essayera pas de vous détruire comme si sa vie en dépendait. Il augmentera plutôt le « niveau de difficulté » en étant plus actif ou en vous mettant plus de pression physique. 

Je donne ici l’exemple d’une femme avec un partenaire homme plus fort physiquement, mais n’oubliez pas que le principe est le même pour un junior qui mettrait les gants avec une fille d’élite, plus expérimentée. De plus, lorsque les habiletés techniques de la femme sont supérieures et que l’homme sait contrôler sa force, ils peuvent tous deux s’améliorer en travaillant ensemble.

« Fais-le marcher une fois! »

C’est ce que mon entraîneur Mike me disait toujours quand j’avais de la difficulté à exécuter ses consignes en sparring. Il me répétait : « Si tu peux le faire marcher juste une fois avec un gars, ça va marcher avec les filles! » Et, une fois de plus, j’ai dû lui donner raison.

Pour une fille, ce n’est pas réaliste de vouloir « gagner le sparring » quand vous montez avec un gars – il y a quand mêmes des exceptions. 😉 Vos points de repère pour évaluer si vous avez bien travaillé doivent être différents. Mettez la barre moins haute.

Angelo Adamson sparring partner

Avec mon partenaire d’entraînement Angelo Adamson pendant la préparation pour les Jeux olympiques de Rio.

 

Ils vécurent heureux et…

Non, mes partenaires d’entraînement et moi, nous n’eûmes pas beaucoup d’enfants, mais je peux vous assurer que nous vécûmes très heureux (et sans commotion)!

Je me trouve extrêmement chanceuse d’avoir croisé sur mon chemin plusieurs de ces perles rares qui ont bien voulu m’aider à réaliser mon rêve olympique. Je leur suis infiniment reconnaissante pour leur temps, leur générosité et leur ouverture d’esprit. Les filles, je vous souhaite de trouver les vôtres! 😉 #boxingfamily #respect #reconnaissance

Armand Miclescu sparring partner

Armand Miclescu, champion canadien Jr, et moi après un sparring
en vue des qualifications olympiques nationales 2016.

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